Jonasz - c'est bien la pire folie que de vouloir être sage dans un monde de fous.

♦ PARTIE HJ
Pseudo: Hyde
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Commentaire sur le forum? Magnifique ! J'aime beaucoup le design, et je trouve le forum très complet (:

C’est une histoire qui, comme tant d’autres, commence par il était une fois. Il était une fois, un jeune homme, d’origine suédoise, ambitieux au possible, qui rencontrait une belle anglaise, dans une école pas comme les autres. Une école de sorcellerie. Il était une fois, le jour de leur mariage, et celui ou elle lui apprit qu’elle était enceinte. Mais certes, une histoire ne passe pas comme ça, en quelques lignes. Celle-là, si, car ce n’est pas celle que je m’en vais vous raconter. Non, cette histoire n’est que celle, passée sous silence, des parents de Jonasz Aksel Owenson. C’est son histoire à lui, à laquelle nous nous intéressons aujourd’hui.

Jonasz est né un jeudi. Sa mère s’en souvient comme si c’était hier. C’est un jeudi de novembre, où le soleil, courageux, tentait une percée au travers des épais nuages noirs qui surplombaient Londres ce jour-là. C’est là que Jonasz fit sa grande entrée dans ce monde. Il n’était pas mal né, tenez-le vous pour dit. Non, ses parents, tous deux diplômés avec les honneurs, étaient employés au ministère de la Magie, et n’étaient pas à plaindre au niveau du compte en banque. C’est dans une ambiance aisée, ou l’on ne manquait jamais de rien, que le petit Owenson, fils unique, fût élevé. Mais pas seulement.

MONSIEUR OWENSON ~ « N’oublie jamais ça, Jonasz. Nous-ne-sommes-pas-comme-ces-gens. Ils n’ont pas le sang pur. Ce sont des êtres inférieurs. »

Combien de fois avait-il entendu ce genre de choses ? Impossible de le dire. Car c’était le crédo de ses parents. Eux n’avaient rien à se reprocher, leur sang était aussi pur que de l’eau de source. Ils en étaient fiers, de ce sang. Ils étaient, disaient-ils, au sommet de la hiérarchie sorcière. Le top du top, aurait dit la vendeuse de la supérette du coin. Bien que Jonasz n’y mettait jamais les pieds, ses camarades de classe, eux, connaissaient le quartier par cœur, et connaissaient bien la réputation de la famille Owenson. Ce qui, cependant, ne les empêchait pas, tout « Sang-Mêlés » ou « Sang-de-Bourbes » qu’ils étaient, d’essayer de sympathiser avec le garçonnet. A leurs risques et périls…

C’était un mercredi. Ces jours ou l’ambiance est plus à l’amusement qu’au travail. Le jeune Owenson, au milieu de ses quelques amis, reçu, subitement, un ballon sur la tête. Il poussa une exclamation, un cri, pas vraiment de douleur, mais plus de surprise. Ramassant la balle, il se leva, et observa les enfants dans la cour. Il voulait le coupable, et il l’aurait. Une petite fille, au visage poupon et aux grands yeux verts, s’approcha alors de lui.

MAYA ~ « Je suis désolée, Jonasz. Je peux récupérer mon ballon ? »

Elle avait prononcé ces mots d’une voix aigue et enfantine, qui ressemblait à celle d’une poupée parlante. Elle ressemblait toute entière à une poupée parlante. Jonasz la connaissait, de réputation. Elle s’appelait Maya Rutherford, était dans une autre classe, du même niveau, et ses parents étaient Moldus. Sorcière fille de parents moldus. C’était suffisant. Dans un accès de colère, peut-être immodéré, le petit garçon rejeta la balle avec force de l’autre côté de la cour, accompagnant son geste de paroles qu’il allait regretter :

JONASZ ~ « Va donc le chercher, ton ballon, et ne me parle pas, espèce de Sang-de-Bourbe ! »

Des larmes s’insinuèrent dans mes yeux de la petite poupée, tandis qu’un de ses amis allait chercher le ballon. Bientôt, ses beaux yeux vers n’étaient que deux océans, et elle se réfugia en gémissant dans un coin de la cour, sous un arbre. Jonasz se retourna vers ses « amis », qui, eux, ne s’inquiétaient pas de sa réaction. Cependant, une autre personne, bien plus importante, avait observé les événements d’un œil plutôt attentif. Et cette personne allait changer la vie, d’un petit garçon qui n’y connaissait pas grand-chose.

Elle s’appelait Kloe Roberts, quoi de plus commun. Mais elle ne l’était pas. Maîtresse d’école, elle avait choisi ce métier, non pas pour enseigner, mais pour aider. Car si on n’aidait pas les jeunes à cet âge là, bien souvent, il n’y a plus rien à faire ensuite. C’est pour ça que Miss Roberts, ce jour là, avait alpagué Jonasz Owenson, à la récréation. Parce qu’il fallait l’aider, avant qu’il ne devienne aussi mauvais que ses parents. Tout le monde savait que les Owenson croyaient dur comme fer à la supériorité des Sangs-Pur. Mais personne, à part les rares amis qu’ils avaient, et qui étaient plutôt des associés, ne cautionnaient cette façon de penser. Et surtout pas Kloe Roberts.

MISS ROBERTS ~ « Jonasz ?
JONASZ ~ Oui, mademoiselle ?
MISS ROBERTS ~ Je peux… te parler, s’il te plaît ?
JONASZ ~ Bien sur.
MISS ROBERTS ~ Bien, Jonasz. Pourquoi as-tu parlé comme ça à Maya ? Tu l’as blessée, tu sais.
JONASZ ~ Mais ! C’est elle qui à commencé !
MISS ROBERTS ~ Elle n’a tout de même pas fait exprès de t’envoyer son ballon dessus !
JONASZ ~ Oui, mais quand même. De toutes façons, on est pas du même monde.
MISS ROBERTS ~ Pardon ?
JONASZ ~ Papa et Maman disent toujours que les gens comme nous ne doivent rien à des gens comme elle.
MISS ROBERTS ~ C'est-à-dire ?
JONASZ ~ Des Sang-de-Bourbes. C’est un Sang-de-Bourbe, alors elle n’a pas à me parler. C’est ce que Papa et Maman disent toujours.
MISS ROBERTS ~ Oh mon dieu… c’est pas possible »

Kloe avait réellement du mal à y croire. Comment un petit garçon de cet âge là pouvait il parler comme ça ? On aurait cru son père. Horrible père. Quelles idées mettait-il dans la tête de se fils ! Et cette horrible bonne femme ! Voulaient-ils faire d’un garçon aussi brillant que Jonasz un véritable salopard comme eux ? Il en était tout bonnement hors de question.

MISS ROBERTS ~ « Jonasz… Ils faut que tu sache. Ce n’est pas parce que ton Papa et ta Maman te disent que les « Sang-Purs » sont supérieurs, que c’est forcément vrai. Nous sommes tous égaux, nous les sorciers. Et nous pouvons même dire que nous sommes égaux aux Moldus. Nous sommes des êtres humains !
JONASZ ~ Mais, Papa et Maman…
MISS ROBERTS ~ On s’en fiche, de Papa et Maman ! Tu es une personne, à part entière ! A toi de faire tes propres choix ! »

Elle se tut, en voyant la mine déconfite du garçonnet. Elle s’était emportée. On ne parle pas comme ça à un gamin de neuf ans ! Mais elle était heureuse de l’avoir fait. Car cela signifiait qu’au moins, le petit aurait un autre point de vue que celui de ses détestables parents. En cela, la jeune femme était heureuse de l’avoir fait. Mais elle sentait aussi qu’elle devait en quelque sorte se racheter d’avoir été aussi rude. Ainsi, elle proposa une Chocogrenouille au petit gars, et sonna l’heure de la classe.

Le soir, ce jour là, fut marquant pour le jeune Owenson. Il racontéa d’une traite, comme un texte appris par cœur, ce qui lui était arrivé. L’événement sembla de taille, aux yeux des parents Owenson, qui, de leurs petits yeux plissés par l’égoïsme, lançaient des éclairs à l’attention de Kloe Roberts. Le père titillait sa moustache, tel un héros de Maupassant, assis dans un épais fauteuil vert. La mère, moulée dans un tailleur noir, regardait fixement un point en face d’elle dans le salon. Ils étaient débordés. Débordés par les multiples questions de leur fils unique, de leur plus belle réussite, du moins pensaient-ils jusqu’à ce jour. Le père appela son fils sur ses genoux. Dés lors que le gamin fut installé, le père reprit sa messe de supériorité, écrasant de tout son poids les idées révolutionnaires distillées dans la tête de son fils.

CHOIXPEAU MAGIQUE ~ « Aaah, un Owenson ! Le choix serait vite fait… Mais je vois d’autres choses pour toi, alors… »

Le choixpeau magique avait prononcé ces mots d’une voix malicieuse, comme à son habitude.Pas... Pas de nouvel Owenson à Serpentard. Oh, oh. Voilà qui n’allait pas plaire à Monsieur & Madame Owenson, tous deux anciens de cette maison, et fiers de l’avoir été. Ils n’allaient sûrement pas être enchantés de savoir que leur fils, leur fierté, avait été admis dans une maison dont les valeurs étaient à l’extrême opposé des leurs. Mais çà, Jonasz n’en avait pour l’instant cure. Il venait d’être admis à Poudlard, l’école de sorcellerie, et y resterait dix ans. Sa vie se jouait maintenant.

Son admission à Poudlard eu plusieurs effets successifs sur Jonasz. Devenu un jeune garçon aux idées bouillonnantes, il commença à changer des qu’il mit les pieds dans l’ambiance chaleureuse de la salle commune de sa maison. Les gens, de n’importe quelle origine ou classe sociale, s’y mêlaient. Il n’avait jamais connu ça, confiné dans les idées étriquées de ses parents. Il sentit son cœur s’enflammer d’un coup. Il ne se sentait pas à sa place. Il ne voulait pas de ça. Pourquoi se mélanger, alors que l’on savait bien qu’on n’avait rien à faire ensemble ?! Il n’y comprenait rien, ça se bousculait dans son crâne. Alors que tous profitaient de leur temps libre, il se précipita dans le dortoir, et enfoui sa tête sous son oreiller, comme pour s’éloigner de ce monde désordonné, dans lequel il se sentait un parfait étranger.

Il passa sa première année, et la deuxième, et la troisième, à se demander ce qu’il fichait là. Il avait entendu parler de Durmstrang, ou allaient les élèves d’Europe du Nord, et souhaitait presque découvrir sa Suède natale afin d’aller dans cette école où les barrières sociales étaient bien respectées. Mais non. Au lieu de ça, il fallut qu’il ait atterri à Poudlard, véritable bouillon de cultures qui le rendait malade. Ses parents l’avaient blâmé dès qu’ils avaient appris pour la répartition. C’était une honte, évidemment. Mais, ils s’en remettaient, sachant que leur fils ne comprenait pas plus qu’eux. Le choixpeau pouvait être capricieux, ils le savaient. Mais ce qu’il ignoraient, c’est que leur fils n’allait pas tarder, lui aussi, à l’être.

La quatrième année fut décisive. Il y avait déjà ce garçon, ce Mash quelque chose, qui traînait tard le soir, dans les couloirs, et qui s’habillait tout le temps en Moldu. Une espèce de hippie new wave révolutionnario-crétin, selon Jonasz. Il n’y portait pas plus d’attention que ça. Et puis, il y avait Maelys. Jonasz la trouvait sympathique, mais n’osait se l’avouer. Pourquoi ? Elle était de Sang-Mêlé. Il n’aurait jamais pu, même espérer, la présenter à ses parents, qui cherchaient toujours à connaître les camarades de leur « fierté ». Car à cette époque, Jonasz était encore la fierté de Monsieur & Madame Owenson. Encore. Cela allait durer encore un an, avant que la rentrée en cinquième année ne foute tout en l’air, du moins pour eux.

Ils allaient en cours depuis quatre ans ensemble, et Jonasz ne l’avait jamais remarqué. Peut-être parce qu’il s’était fait discret, jusqu'à ce jour ou il s’éleva contre la domination serpentarienne en cours de Défense Contre les Forces du Mal. Il faut dire que, même s’ils avaient raison dans un sens, Jonasz les trouvaient, comment dire… Carrément lourds. Alors Jamie s’était monté contre eux. Tout Serdaigle qu’il était, il ne se tenait pas à carreaux comme la plupart des membres de cette maison. Non, son truc à lui, c’était plutôt le leadership, « qui m’aime me suive », et tutti quanti. Alors que Jonasz, lui, n’allait pas tarder à le suivre.

Ils s’étaient parlé pour la première fois après ce fameux cours. Jonasz lui avait juste exprimé son admiration, rien de plus. Et il lui avait décoché ce sourire, comme une flèche en plein cœur. C’est à ce moment là, ce moment précis, cette seconde de rien du tout, que la vie de Jonasz Aksel Owenson commença à changer, radicalement. Il assistait aux débats organisés par le jeune homme, s’arrangeait pour être inscrits aux même cours que lui, le suivait. Et en tomba, irrésistiblement, et inéluctablement amoureux. C’était peut être la première fois qu’il ressentait véritablement ce sentiment dont il avait tant entendu parler. Ca lui chauffait le cœur, encore plus que la première fois qu’il était venu dans la salle commune de sa maison, ou il se sentait désormais chez lui. C’était plutôt à l’ambiance froide et dénuée de tout sentiment de la maison Owenson qu’il se sentait étranger. Tout particulièrement ce soir là.

Les choses s’étaient accélérées pour lui, ces derniers mois. Il avait enfin réussi à s’intégrer au cercle d’amis de Jamie, taisant les idées de ses parents qu’il prenait toujours en quelque sorte pour les siennes. Ils s’étaient rapprochés, attirés comme des aimants, autant que comme des enfants. La valse de leurs cœurs se faisait de plus en plus intense, de plus en plus saccadée, comme si quelqu’un coupait la bande aux moments les plus critiques, les laissant en arrêt sur image chaque fois que quelque chose risquait de se passer. Leur couple s’était formé de lui-même, après une sortie à Pré-au-Lard pour le moins mouvementée. Et malgré ses énormes appréhensions, Jonasz s’était décidé, sous l’impulsion de son nouvel, et tout premier amour, à en parler à ses parents. Mauvaise idée.

C’était une journée comme les autres, peu après la fin de la cinquième année. En plein dans l’effervescence de l’adolescence, Jonasz & Jamie avaient décidé de partir en voyage, seuls, avec quelques amis. Des nés-moldus, pour la plupart, et c’était bien ça qui faisait le plus peur à Jonasz. Car il lui fallait d’abord le feu vert de Monsieur & Madame Owenson, et laisser leur fierté partir à la recherche de la liberté avec des gens, « inférieurs », ne serait certainement pas à leur gout. Mais, éh, qui ne tente rien n’a rien. Mais qui tente tout peux tout perdre.


MONSIEUR OWENSON ~ « Jonasz ! Jonasz, mon fils, enfin de retour ! »

La joie, dans la voix de Monsieur. Et la peur, dans les yeux du Fils.

JONASZ ~ « Papa…
MONSIEUR OWENSON ~ Qui est-ce, avec toi ?
JONASZ ~ C’est… Hmm, c’est Jamie. Il est à Poudlard aussi.
MONSIEUR OWENSON ~ Oh, je vois… Un ami à toi ?
JONASZ ~ Pas exactement un ami. Il est à Serdaigle. Mais bref !
MONSIEUR OWENSON ~ Quoi donc ?
JONASZ ~ Je… Jamie, et quelques autres amis, ils... M’ont proposé de les suivre, ils partent en voyage…
MONSIEUR OWENSON ~ Ou donc ?
JONASZ ~ On ne sait pas encore. On part sac à l’épaule, on va jouer les baroudeurs!
MONSIEUR OWENSON ~ Bien sûr, bien sûr ! Tu va errer à travers le pays comme un clochard ?! Avec des... je suppose que ce sont des Sang-Mêlés! Ou pire encore! Il-en-est-hors-de-question. »

Monsieur avait prononcé ces derniers mots, en insistant sur chacun d’entre eux, pour bien faire passer le message. Le message était passé, mais il était mal passé. Jamie avait fait quelques pas en arrière durant la conversation, avant de partir sous la pluie londonienne. Jonasz partit en sens inverse, grimpant quatre à quatre l’escalier menant à l’étage et à sa chambre. Comment ont-ils pu ? On n’assèche pas ainsi une soif de liberté. Jamais, il ne laisserait pas faire. On frappa à la fenêtre. Jamie ? C’était bien lui. Il avait grimpé, sur ce mur de pierres froides et peu accueillantes, tel un prince charmant, pour le rejoindre. Jonasz lui ouvrit la fenêtre, et le jeune Serdaigle atterri, trempé mais souriant, sur la moquette verte émeraude de la chambre d’enfant de Jonasz. Car cette chambre, depuis cinq ans, n’avait pas changé, à croire que son unique habitant y passait trop peu de temps pour se soucier de la décoration.

JAMIE ~ « Tu n’est pas très convaincant, dis moi.
JONASZ ~ Je ne suis pas toi.
JAMIE ~ Non, et c’est bien ma veine.
JONASZ ~ Je ne peux pas leur tenir tête. Je ne sais pas. Je ne l’ai jamais fait.
JAMIE ~ Il est temps de commencer.
JONASZ ~ Et comment, tu peux me le dire ? Ils ont tous pouvoirs sur moi ! Ce sont mes parents, et je n’ai que quinze ans !
JAMIE ~ Plus pour très longtemps. Part quand même. Partons ensemble. Toi & moi. »

Et, comme il ne sut pas dire non à ses parents, Jonasz ne sut pas dire non à Jamie. Comment aurait-il pu, avec son cœur qui battait à cent à l’heure chaque fois qu’il le regardait ? Ils échangèrent un baiser, et Jonasz rempli un sac à dos, de tout ce qui lui tombait sous la main. Peut importe, après tout. Il ne savait pas ou il allait, alors comment pouvait il savoir ce qu’il lui fallait ? Le temps que le jeune Owenson aie remplis on sac, Jamie avait déjà redescendu le mur, et attendait. Jonasz pris son courage à deux mains, et osa. Enfin, il avait osé partir. Il sentit en lui comme une montée d’adrénaline, alors qu’il posait le pied par terre, sous le déluge qui s’abattait sur Londres, même en ce mois de Juillet. Ils se mirent à courir, à courir, comme si rien, et surtout personne, ne pouvait les arrêter. Drôle de duo. Duo de fuyards, qui ne pensaient plus à rien, plus qu’a eux, et qui n’avaient pas idée des conséquences.

C’était la sixième année à Poudlard. La fugue s’était mal terminée, par une séparation. L’amour finit rarement en amitié. Plus rien. Plus de nouvelles, plus une parole, ils se croisaient dans les couloirs, mais l’ambiance entre eux était aussi froide que l’iceberg qu’avait percuté leur Titanic. Mais évidemment, comment une fugue, à cet âge là, pour ces raisons là, aurait-elle pu marcher ? Jonasz n’était pas rentré chez lui. Il avait préféré se faire héberger dans un hôtel plutôt miteux, près de la gare de King’s Cross. Encore heureux pour lui, il avait pris sa guitare, et assez de vêtements pour tenir décemment, mais tout de même. Il trouvait étrange, cependant, que ses parents n’aient pas lancé le Ministère à ses trousses. En fait, il trouvait ça carrément flippant. Pourquoi ? Voulaient-ils l’abandonner ? Aurait-il un jour des nouvelles, un colis, une Beuglante, n’importe quoi ? C’était la question qu’il se posait chaque matin en se réveillant, et encore plus ce jour ou il commença sa sixième année à Poudlard.

Cette année là, il avait plus de cours en commun avec ce Mash quelque chose, qu’il avait remarqué bien des années auparavant, et qui avait apparemment fait des émules. Mash Rothesay. Bof. Il ne le connaissait pas. Mais était intrigué. Ou allait-il, ces soirs ou il disparaissait littéralement, et ou tous les professeurs étaient lâchés dans le château et alentours pour le retrouver, sans succès. Mais il revenait, toujours, tous les matins. Il le voyait, recevoir ces colis, un par semaine, ces pavés écrits dans je ne sais quel dialecte d’Asie du Sud-Est, que Rothesay dévorait, et le lundi suivant, rebelote. Rothesay n’aimait pas Jonasz, et Jonasz le savait, de ces regards dédaigneux qu’il recevait, chaque fois qu’un colis de ses parents lui était arrivé, les cinq années précédentes. Comme l’air de dire « Pas capable de te débrouiller sans ton papa ?! ». Evidemment. Lui & Mash étaient aux antipodes l’un de l’autre. Et même si l’été qui venait de s’écouler avait radicalement changé le jeune Owenson, l’hostilité subsistait toujours entre eux, sans raison évidente, mais certainement enfouie au plus profond de leurs esprits.

Un soir, Jonasz avait décidé de le suivre. Vers minuit moins le quart, il s’était faufilé hors du dortoir des Gryffondor, et s’était rendu à la porte de derrière, celle que l’on empruntait pour se rendre aux cours de Soins aux Créatures Magiques. Celle qui menait au chemin vers la Forêt Interdite. Mash s’y rendait presque toutes les nuits, petites escapades dont personne ne connaissait le but. Il voyait la silhouette du jeune homme se détacher dans le clair-obscur, et se mit à le suivre de loin, sans se rendre compte qu’il se rapprochait peu à peu. Puis, l’erreur classique, comme dans un film de série Z, son pied se posa sur un branche morte, qui craqua comme un coup de tonnerre dans cette nuit plutôt silencieuse. Rothesay sursauta. Se retourna. Et se mit à courir. Pris d’un élan de folie, Jonasz le suivit, sur quelques centaines de mètre, avant de se rendre compte qu’il ne poursuivait plus Mash Rothesay, mais… Un chien ? Mash Rothesay était un animagus ? Jonasz ne voyait pas d’autre explication. Comment aurait il pu s’évanouir ainsi, au même moment ou un chien détalait au loin. Il n’en voyait pas, parce qu’il n’y en avait pas. Mash, un animagus ? Voilà qui était intéréssant…

Le lendemain, alors que Rothesay errait dans les couloirs, comme à son habitude débarrassé de sa robe de sorcier, qu’il trouvait trop connotée clergé, Jonasz profita d’un moment d’inattention pour le coincer. Ils se retrouvèrent dans un renfoncement du mur, Mash plaqué contre la pierre rugueuse et froide, tandis que Jonasz l’avait attrapé par le col.

JONASZ ~ « Alors, mon gros toutou, on essaye de s’échapper ? »

Il avait lâché ces mots avec le même ton froid et hautain que son père aurait pu employer, et cela lui glaça le sang.

JONASZ ~ « Mais tu sais que ça ne va pas continuer éternellement…
MASH ~ Oh, tu vas faire quoi, en parler à ton Papa pour qu’il me mette à la SPA ? »

Bam. Prends-toi ça dans les dents, petit fils à papa. Jonasz sentit sa gorge se serrer. Il déglutit, et relâcha légèrement la pression sur le col de Rothesay. Il s’écarta violemment, bousculant l’autre élève, qui le regardait d’un air de dire « Tu me cherches ? Tu va me trouver. ». Oh, eh bien, jouons, Rothesay. Mais ne t’attends pas à gagner. C’était le côté Owenson qui ressortait. Ses parents travaillaient au Ministère, leur parler du jeune homme aurait été vite fait, et aurait renoué des liens entre Jonasz & eux. Mais comment balancer une info pareille, même à des parents qui ne voulaient plus de vous ? Des sentiments contradictoires se bousculaient dans le cœur du jeune homme, pris d’un étrange élan de solidarité. Il tourna le dos, et commença à s’éloigner… Mais ce n’était pas de l’avis de Rothesay.

MASH ~ « Ne t’avises pas d’en parler. A personne, tu m’entends ?!
JONASZ ~ Quoi, sinon, tu vas me mordre ?
MASH ~ J’ai vécu des choses que tu ne peux pas imaginer, tête de gland.
JONASZ ~ Ouais, mais t’as pas vu le pire. Fais gaffe en traversant la rue, ce serait moche de te retrouver dans la rubrique chiens écrasés. »

Et il partit. Avec le drôle de sentiment que toute cette histoire n’était pas finie.
Et en effet elle ne l’était pas. Il apprit, quelques semaines plus tard, totalement par hasard alors qu’il rendait une visite désespérée à son père au ministère, que le dénommé Mash Rothesay était impliqué dans une histoire de mage noir, d’Auror, et de sortilège Doloris. Pas la peine d’en rajouter, donc, sur son dos. Lorsqu’il revint à Poudlard, il eu une discussion, musclée, certes, mais intelligente, enfin, avec Mash, conversation que les mena à enterrer la hache de guerre. Après tout...

il n’y à que les imbéciles qui ne changent pas d’avis.

(c) Hyde, avec l'aide précieuse d'Ely (:

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Bienvenue Jonasz <3

Bien sûr que tu peux Mash


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